BigFoot est un téléfilm américain réalisé par Bruce Davison et produit par SyFy et The Asylum en 2012. Ainsi que son titre l'indique, le film prend pour thème la légende du BigFoot (ou Sasquatch), créature folklorique qui vivrait au Canada et aux USA, sorte de cousin éloigné du Yéti.
Le film dure 80 minutes pour un budget introuvable mais certainement peu élevé.
Synopsis : Absolument aucun suspense vu que la bestiole en question est parfaitement dévoilée en gros plan dés les 30 premières secondes ! Ça sent donc assez mauvais pour la suite...
Bref le bigfoot défonce un chasseur d'ours puis le film enchaîne directement avec un festival de rock qui s'organise dans les Dakota (pauvre Etat) ; des gens tentent d'empêcher sa mise en place pour sauver la forêt dévastée pour les besoins du festival. Ils n'auront pas besoin de faire grand-chose car le bigfoot va s'en charger en massacrant les ouvriers chargés d'installer le matériel, puis se tape un road trip dans la ville en faisant un carnage bien à la vue de tous ! (rarement vu un film où tout le monde est au courant de l'existence du monstre au bout de 20 minutes) Pourtant le festival est maintenu pour raisons économiques (sentiment de déjà-trop-vu)...
Le brave bigfoot qui était retourné dans sa caverne pour taper un roupillon est brusquement réveillé par la cacophonie du festival, notamment la prestation du vieux Alice Cooper (oui oui le véritable) et furieux, notre monstre se lance dans un nouveau massacre qui jette un froid dans le festival (enfin un festival, disons un rassemblement de quelques dizaines de couillons du coin) ; cette fois-ci plus aucun doute, on appelle la garde nationale !
Déjà bien WTF, le film va grimper encore d'un niveau avec une vague de protestations qui s'abat sur la ville, préconisant de ne pas tuer le bigfoot et de respecter Mère Nature sinon elle se venge ! (elle est belle la morale écologique) Du coup deux camps s'organisent entre ceux qui veulent la peau du bigfoot et ceux qui veulent le protéger, voire le capturer pour le mettre dans une réserve naturelle adaptée (???). Des stratégies sont élaborées mais curieusement elles foirent toutes, ce qui n'était absolument pas prévisible...(sarcasme)
Comme si ça n'était pas suffisant la fin du film se transforme en hérésie culturelle avec le bigfoot qui, cerné de toutes parts, part se réfugier dans le Mont Rushmore en escaladant impunément la tête de l'un des quatre présidents, et une frappe aérienne est déclenchée pour en venir à bout ; on tue donc le bigfoot en détruisant à moitié le Mont Rushmore, si c'est pas du gâchis ! Scène finale commémorative après une ellipse temporelle, puis rideaux !
Réalisation : Bruce Davison est un ancien dans le genre, vu qu'il joue dans des films depuis les années 70 avec tout et n'importe quoi à son actif ; par contre en réalisation c'est beaucoup moins brillant entre ce film et la série Harry et les Henderson (sur Bigfoot aussi, coïncidence ?)
Digne de SyFy et The Asylum, ce film est un véritable désastre ! Le montage est ignoble, bourré d'incohérences et de transitions illogiques, on enchaîne les séquences sans aucun état d'âme, on hésite pas à réutiliser les mêmes plans 10 fois par soucis d'économies. Les effets spéciaux sont monstrueux, le pauvre bigfoot est en CGI très très mal incrusté dans les scènes avec des mouvements basiques dignes d'un pantin ; ça pique tellement les yeux qu'on en pleurerait presque, les frères Lumières faisaient mieux que ça dans leurs premiers courts métrages !
Bande-son : La bande-son peut se résumer en un fatras de sons archiclichés, de toute façons inutile car les hurlements du bigfoot couvrent la majeure partie du film. Quant aux bruitages, ils font plus mal aux oreilles qu'autre chose...
Jeu des acteurs/Personnages : Fidèle aux daubasses de ce genre, le casting fourmille d'acteurs improbables entre Dany Bonaduce (un couillon comédien star de la télé/radio aux USA), Barry Williams (acteur de seconde zone qui a déjà participé à quelques immondices de The Asylum histoire d'empirer son CV) et Sherilyn Fenn (un peu de tout aussi, connu surtout pour Of Mice and Men et Twin Peaks) ; on signalera aussi le brave Alice Cooper qui joue ici son propre rôle pendant 2 minutes (on ne veut pas savoir ce que fout ici le père du shock rock !).
Conclusion : Je suppose qu'après avoir vu ce film, le vrai Bigfoot a dû disparaître pour de bon ! Même parmi les daubasses de SyFy/The Asylum, celui-là est une perle rare ! Pour reprendre une phrase du film : "j'aurais jamais cru voir ça de mon vivant !" Bref un film sans aucun charisme qui a dû être tourné en une journée avec le budget d'une boite de Lego. Le synopsis sans queue ni tête avec une vilaine morale écologique qui tente de préserver un bigfoot assez rare et protéger par le fait même Mère Nature... Il est de mon devoir de prévenir la communauté cinéphile que ce film peut déclencher chez certaines personnes non averties des effets secondaires comme la tentative de suicide !
Et le verdict est.... la mort !